À quoi va servir la conférence du climat qui s'ouvre en Égypte  ?



Lentes, complexes, inefficaces : de nombreux activistes jugent durement le bilan des conférences sur le climat alors que les États ne respectent pas leurs engagements pour maintenir le thermomètre sous la barre fatidique des 2 degrés Celsius d'ici la fin du siècle. Dans ce contexte, la COP27 qui débute dimanche en Égypte est-elle condamnée à décevoir ? 

Depuis près de trente ans, les conférences des parties scandent les discussions sur le climat au niveau international. La COP27 s'ouvre dimanche 6 novembre à Charm el-Cheikh en Égypte sous l'égide de l'ONU en présence de 200 États, mais aussi d' entreprises, d'ONG, de scientifiques et de journalistes.  

Censées répondre aux défis posés par le changement climatique, ces grand-messes sont toutefois régulièrement pointées du doigt pour leur manque de résultats. En témoigne, la récente sortie de la militante suédoise Greta Thunberg qui a qualifié les conférences des Nations unies pour le climat de machines à "greenwashing [...] pas vraiment destinées à changer le système"

."L'une des raisons principales qui explique ces critiques est que l'on ne voit pas les effets concrets des engagements pris. Il y a un manque de suivi et de recevabilité sur les moyens qui ont été engagés", analyse Sébastien Treyer, directeur de l'Institut du développement durable et des relations internationales (IDDRI), qui cite l'exemple du pacte sur le méthane ou encore de l'alliance sur la finance lors de la COP26 de Glasgow en 2021. Cette dernière initiative visait à mobiliser de grandes institutions financières contre le changement climatique. 

Pour leurs détracteurs, les COP n'ont tout simplement servi à rien ou presque. La preuve : les émissions de gaz à effet de serre ont augmenté de 45 % depuis le début des années 90, la biodiversité n'a fait que perdre du terrain pendant que le réchauffement climatique s'est accéléré provoquant des vagues de chaleur intense, des incendies dévastateurs et des inondations historiques.  

Pire, les engagements des États ne sont pas tenus. Signé en 2015 lors de la COP21, l'Accord de Paris qui prévoyait de contenir le réchauffement à 1,5°C par rapport à l'ère préindustrielle, n'est pas respecté. Avec les politiques actuelles, c'est un catastrophique + 2,8°C qui se profile. "Pitoyablement pas à la hauteur", a fustigé fin octobre le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres.  

Difficile de croire que la prochaine COP pourra inverser la tendance dans un contexte de crise énergétique et de tensions entre les deux plus grands pollueurs de la planète : la Chine et les États-Unis.

Plus récente Plus ancienne