Etats-Unis

 

Les frontières américaines rouvertes aux voyageurs vaccinés

Les États-Unis rouvrent lundi leurs frontières terrestres et aériennes aux voyageurs vaccinés contre la COVID-19, après 20 mois de restrictions particulièrement mal vécues en Europe ou chez les voisins mexicains et canadiens. 


Familles séparées, relations d’affaires perturbées, ambitions professionnelles contrariées : l'interdiction de voyager imposée par le président américain Donald Trump (2017-2021) début 2020, puis confirmé par son successeur Joe Biden, a été très critiqué et est devenu emblématique des bouleversements provoqués par la pandémie.

Donald Trump avait imposé dès février 2020 des restrictions aux voyages en provenance de Chine, étendues le 13 mars aux pays européens de l’espace Schengen et quelques jours après à la Grande-Bretagne et l’Irlande, tandis que les frontières terrestres avec le Mexique et le Canada étaient en très grande partie fermées.

Avec tous ces pays, la densité des échanges humains et économiques est immense.


Lundi à l’aéroport de Londres-Heathrow, deux Airbus A350 des compagnies rivales British Airways et Virgin Atlantic ont décollé en même temps à 4 h 50 vers New York JFK.

Le secrétaire d’État britannique aux Transports Robert Courts, interrogé par l’agence PA, s’est réjoui d’un « moment très important pour le secteur aérien » et pour les familles, « surtout avec Thanksgiving et Noël qui approchent ».

« Cela a été si dur […] j’ai tout simplement envie de voir mon fils » à New York, a confié à l’AFP avant son départ Alison Henry, une Britannique de 63 ans.

Au total, 3688 vols sont prévus entre le Royaume-Uni et les États-Unis en novembre, 21 % de plus qu’en octobre, mais toujours 49 % de moins qu’avant la pandémie, selon le cabinet spécialisé Cirium.

À l’aéroport de Paris-Charles de Gaulle, Charlotte Boulais, 27 ans, se réjouit : « On est content de voyager, de reprendre le tourisme et de revoir nos amis ».

« Je vais à New York, on va faire du tourisme avec mon mari, voir nos amis qui sont là-bas depuis un an et demi et qu’on n’a pas vus à cause de la COVID-19 », ajoute cette préparatrice en pharmacie.

Paul Ceyrac, 34 ans, ne s’est pas rendu depuis environ deux ans aux États-Unis où il allait régulièrement pour raisons professionnelles. Il va à New York pour la réouverture du restaurant d’une amie, puis Chicago pour le fonds d’investissement qui l’emploie, détaille-t-il, les yeux illuminés en souriant sous son masque sanitaire.

Augmentation des vols

Beaucoup de familles des deux côtés de l’Atlantique attendent ces retrouvailles avec fébrilité. Il était certes possible d’aller des États-Unis vers l’Europe depuis l’été dernier, mais les étrangers installés sur le sol américain et détenteurs de certains visas n’avaient aucune garantie de pouvoir retourner chez eux.

Les compagnies aériennes ont augmenté le nombre de vols transatlantiques et vont utiliser de plus gros avions. Cette levée des restrictions représente une bouffée d’oxygène pour le secteur.

Au Mexique, les autorités s’attendent à des embouteillages monstres aux postes-frontière.

« Il y aura des toilettes portables installées sur les trois ponts, car selon les autorités des États-Unis les temps d’attente pourront atteindre quatre heures. Nous demandons aux conducteurs d’être patients », a déclaré César Alberto Tapia, directeur de la sécurité routière de la ville frontière mexicaine de Ciudad Juárez, reliée à El Paso (Texas) par trois ponts internationaux.

Les bureaux de change de Ciudad Juárez ont signalé une pénurie de dollars ces derniers jours.

Dans le nord du continent, les riches retraités canadiens vont pouvoir reprendre, à l’heure des premiers frimas, leur transhumance annuelle en voiture vers la Floride (sud-est des États-Unis) et ses douceurs climatiques.

Conditions d’entrée

Plus d’une trentaine de pays sont concernés par la levée l'interdiction de voyager. Mais l’entrée ne sera pas totalement libre : les autorités américaines entendent surveiller le statut vaccinal des voyageurs, tout en continuant d’exiger des tests négatifs.

Pour ceux arrivant par les airs, les États-Unis demanderont à partir de lundi, outre une preuve de vaccination et un test dans les trois jours avant le départ, la mise en place par les compagnies aériennes d’un système de suivi des contacts.

Pour la voie terrestre, la levée des restrictions se fera en deux temps.

Dès lundi pourront traverser la frontière du Canada ou du Mexique les personnes venant pour des raisons jugées non essentielles, par exemple familiales ou touristiques, à condition d’être vaccinées. Les personnes venant pour motifs impérieux - comme les chauffeurs routiers - en seront dispensées.

À partir de janvier, l’obligation vaccinale vaudra pour tous les visiteurs franchissant les frontières terrestres, quel que soit leur motif d’entrée.

Selon les autorités sanitaires américaines, tous les vaccins approuvés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) seront acceptés, à savoir pour l’instant ceux d’AstraZeneca, Johnson & Johnson, Moderna, Pfizer/BioNTech, l’indien Covaxin, et les vaccins chinois homologués en urgence Sinopharm et Sinovac.

Source La Presse.ca