Guerre en Ukraine : la contre-offensive de Kiev est-elle dans l'impasse ?

       

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Volodymyr Zelensky a déclaré ce dimanche qu'il n'était "pas prêt" pour des discussions avec la Russie, à moins que Moscou ne retire ses troupes d'Ukraine. Le président ukrainien réagissait ainsi à des informations selon lesquelles des responsables américains et européens ont discuté avec son gouvernement de négociations pour mettre un terme à la guerre avec la Russie.  

Mais Zelensky s'exprimait également après qu'un commandant ukrainien de haut rang a affirmé cette semaine que les deux armées se trouvaient prises au piège d'une guerre d'usure et de positions. "Pour l'instant, je n'ai aucune relation avec les Russes, et ils connaissent ma position", a insisté le chef de l'État ukrainien, en ajoutant qu'"ils doivent quitter notre territoire, et ensuite seulement le monde pourra mettre en route la diplomatie"

Le président ukrainien a reconnu que le conflit est dans une "situation difficile" mais pas dans une impasse, selon lui. C'est le commandant en chef de l'armée ukrainienne lui-même, qui avait exprimé ses doutes quant à une victoire militaire, dans une interview accordée à The Economist"Tout comme lors de la Première Guerre mondiale, nous avons atteint un tel niveau technologique, que nous nous trouvons dans une impasse", avait déclaré Valery Zaloujny à l'hebdomadaire britannique."Il n'y aura probablement pas de percée magnifique et profonde", avait-il ajouté. 

Cette percée a longtemps été espérée par Kiev, qui en faisait l'objectif de sa contre-offensive de printemps, finalement déclenchée en juin. Si sur le terrain, les pertes matérielles semblent plus importantes du côté russe que du côté ukrainien, les lignes de front n'ont pourtant guère évolué au cours de l'été, après les premiers succès enregistrés au tout début. Les positions russes sont assurées par des défenses renforcées et un important minage du terrain, tandis que la faible couverture aérienne de l'armée ukrainienne a freiné sa progression terrestre. Alors que l'hiver approche, les positions paraissent déjà gelées jusqu'au printemps prochain, tant à l'est qu'au sud de l'Ukraine, de part et d'autre de lignes de front longues de près de 1000 kilomètres.

"Sur la ligne de front, ce n'est pas un secret, nous n'avons pas de défense aérienne", a concédé le président ukrainien. "C'est pourquoi la Russie contrôle le ciel. S'ils contrôlent tout le ciel, nous ne pouvons pas avancer rapidement", a-t-il estimé. La demande d'armement contre l'aviation russe, et la fourniture d'avions de chasse modernes, font partie des demandes récurrentes de Volodymyr Zelensky à des alliés occidentaux longtemps réticents. 

Les Pays-Bas et le Danemark ont finalement accepté de livrer des chasseurs F-16, mais la formation nécessaire aux pilotes prendra encore plusieurs mois. Les batteries anti-aériennes, fournies notamment par la France, sont en nombre insuffisant pour couvrir l'espace aérien ukrainien. 

Car dans les mois qui viennent, alors que la situation sur le front ne devrait guère évoluer, Moscou pourrait bien reprendre sa campagne de bombardement des infrastructures ukrainiennes, comme l'année dernière, pour priver de ressources la population civile au plus fort de l'hiver. L'aide américaine est par ailleurs suspendue à la Chambre des représentants, dont les élus républicains ne semblent pas prêts à accorder au président Joe Biden la rallonge budgétaire qu'il a demandée pour l'Ukraine, dont une enveloppe de 30 milliards de dollars consacrée au seul armement. 


Sources: TFI  Publier le 06/11/2023 à 17h 38








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